BERLIN, HIVER 2010
La neige a recouvert la ville.
Des chemins sont tracés sur les trottoirs des larges avenues. Les lieux de passages de cette grande ville, pour un temps, rétrécissent.
Des grues surplombent l’horizon, incessante reconstruction…
La porte de Brandenburg se retrouve cernée. Elle n’est plus un monument isolé, elle clôt maintenant une place. Mais elle demeure le seuil qu’on franchit vers le Tiergarten- l’étendue totalement blanche. Les pieds s’enfoncent dans la neige, les chemins ne sont pas balisés. La ville devient un murmure de circulation au fur et à mesure de notre progression, avant le silence – un isolement dans la ville.
Les deux anciennes parties de Berlin, l’Est et l’Ouest s’inversent. L’une continue sa rénovation, l’autre, par son avance prise avant la réunification, se fige. Des quartiers se densifient à l’Est mais l’impression de vide reste.
À Potsdamer Platz, les tours montent jusqu’au ciel et se perdent dans la brume: habitats momentanément sans horizon. Le premier temps de la ville réunie est déjà dans l’histoire.
Le parcours continue. Les pas sont pressés mais prudents. Le froid allonge les distances…
Les vides sont remplis de neige.